Rien ne semble devoir arrêter Geert Wilders, chef de la droite populiste, à la veille des élections européennes, fixées au 22 mai aux Pays-Bas. «Moins d'Europe», tel est son slogan de campagne, mais aussi «moins de travaillistes» et «moins de Marocains». Son Parti pour la liberté (PVV) est donné comme le grand gagnant du scrutin, avec de 16 à 18% des voix selon les sondages, devant le parti libéral (VVD) au pouvoir et les centristes pro-européens du D66.
Le programme de Wilders «tient sur une feuille A4», critique le quotidien de gauche De Volkskrant : sortir de l'Union européenne, revenir au florin, fermer les frontières, lutter contre l'islamisation et récupérer l'argent versé par les Pays-Bas au fonds d'urgence européen. Il profite du vote largement protestataire contre l'UE dans cet autre pays du «non» - avec la France - au projet de Constitution européenne de 2005. La rhétorique anti-Bruxelles porte toujours auprès d'une opinion qui compte un bon tiers d'eurosceptiques (33% selon un sondage Maurice de Hond). Une donne dont les partis pro-européens tiennent compte, d'autant que les «thèmes favoris de Wilders ont imprégné toute la classe politique et la société», rappelle le sociologue Paul Scheffer. Même le Premier ministre libéral, Mark Rutte, a fait campagne ces dernières semaines sur une Europe qu'il voudrait «au service des Pays-Bas» et non l'inverse…
Affaibli. Comme en