Menu
Libération

Le populisme européen en ordre dispersé

Article réservé aux abonnés
Les partis europhobes sont crédités de bons scores la semaine prochaine mais les différences de programmes et d’histoires contrarient leur projet d’alliance au Parlement.
Marine Le Pen et Geert Wilders à la Chambre des représentants de La Haye, en novembre. (Photo Toussaint Kluiters. Reuters)
publié le 15 mai 2014 à 19h56

Un nouveau spectre hante le Vieux Continent, celui des partis populistes, nationalistes et europhobes faisant craindre un «21 avril européen». Les projections des intentions de vote montrent que dans 12 des 28 Etats membres, de telles formations arriveraient dans le trio de tête voire en première position, comme en France et aux Pays-Bas. Ces mouvements séduisent des électeurs déboussolés, les perdants de la mondialisation, inquiets de l'irruption d'une société multiculturelle, qui perçoivent l'Europe comme une menace. «Les populistes apparaissent comme la seule offre politique forte avec un discours fondé sur le repli identitaire et la recherche d'une souveraineté face à un monde de moins en moins occidental», note le politologue Dominique Reynié. La situation n'en reste pas moins très différente de pays à pays.

«Il n'y a pas de raz-de-marée global et même dans des pays frappés par la crise, comme l'Irlande ou le Portugal, l'extrême droite est quasi inexistante, faute d'offre politique. Cela dépend du mode de scrutin ou de l'existence ou non d'un leader charismatique», nuance Jean-Yves Camus, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). A cela s'ajoute la grande diversité de ces partis, qui auront le plus grand mal à faire groupe commun au Parlement (lire page 6). Le populisme reste un mot-valise recouvrant des réalités très diverses. «C'est un mouvement épars dont la grande faiblesse est son hétérogénéité», remarque