La première chose que l’on remarque, ce sont ses chaussettes. Bleu nuit imprimées du «£», le signe de la livre sterling. Un message simple, comme tous ceux distillés par Nigel Farage au cours de la campagne pour les européennes, mais aussi pour les élections locales qui ont lieu le même jour au Royaume-Uni. Il martèle - sortir de l’Europe, renforcer le contrôle aux frontières - et avance de meeting en meeting et de sondage en sondage. Son parti, l’Ukip (United Kingdom Independence Party), pourrait sortir en tête aux européennes. Au coude-à-coude avec les travaillistes, il devance largement les deux partis de la coalition gouvernementale, les conservateurs et les libéraux-démocrates.
Minorités. Ce 1er mai, Nigel Farage arrive radieux dans un grand hôtel de Londres, à deux pas du Parlement dont aucun membre de l'Ukip n'est député. Il est ravi de sa soirée de la veille, une réunion publique destinée à présenter les candidats issus de minorités ethniques. Histoire de prouver que le parti «n'est pas raciste». Sur la scène, Paula McQueen a ainsi expliqué être «née d'un père noir africain et d'une mère juive, mariée depuis trente-quatre ans à un Blanc catholique», et représenter «la diversité de l'Ukip». Le lendemain, Farage, marié à une Allemande, explique à quelques journalistes, dont Libération, que dans un parti, il y a «forcément des idiots qui vont faire des déclarations controversées. Mai