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Libération
Récit

Nouvelle explosion de colère en Turquie

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Manifestations. Jugé responsable du drame de mardi, le gouvernement a été appelé à la démission hier.
Les funérailles d'un mineur tué dans la catastrophe de Soma, en Turquie, le 15 mai 2014. (Photo Bulent Kilic. AFP)
publié le 15 mai 2014 à 20h06

Près d'un an après le mouvement de défense du parc Gezi d'Istanbul, contestation contre l'autoritarisme du Premier ministre islamiste, Recep Tayyip Erdogan, les Turcs sont à nouveau dans la rue pour demander la démission du gouvernement. Des dizaines de milliers de personnes ont participé hier à de grandes manifestations à travers tout le pays, y compris dans les régions kurdes, à la suite de l'explosion de mardi qui a fait plus de 284 morts dans la mine de Soma (ouest du pays). Les équipes de sauvetage poursuivent leurs efforts pour tenter, sans grand espoir, de sauver les 150 mineurs toujours coincés dans les puits. Les syndicats ont proclamé une journée de grève générale afin de protester contre les négligences et le laxisme des autorités, jugées responsables de la plus grande tragédie minière de l'histoire récente du pays : «Ce n'est pas un accident ni le destin, c'est un massacre.»

Incurie. La police a massivement tiré des gaz lacrymogènes à Izmir, le grand port de l'ouest du pays, proche de Soma, pour disperser une foule de plus de 20 000 personnes. Kani Beko, le président du Disk, l'un des principaux syndicats ouvriers du pays, a été hospitalisé après avoir été blessé dans une charge policière. Hier, en fin de journée, la manifestation était encore plus massive à Istanbul. «Tu ne peux pas éteindre le feu de Soma avec des Toma [véhicules anti-émeute, ndlr]», criaient les manifestants en huant Recep Tayyip Erdogan.