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Analyse

Une onde de choc très limitée au Parlement européen

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Seul le Front national français semble en mesure de fédérer un groupe de parlementaires, mais sans peser sur l’équilibre des forces à Strasbourg.
par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelle
publié le 15 mai 2014 à 20h06

La «vague» eurosceptique annoncée en France et dans quelques autres pays va se terminer en clapotis au Parlement européen : profondément divisés, souvent absents, comme le montre par exemple la présence épisodique des élus du FN depuis 1984, les souverainistes ne parviendront pas à peser sur l’avenir de l’Union. Surtout, cette percée eurosceptique doit être relativisée : historiquement, le poids des populistes et des souverainistes (de gauche et de droite) a varié entre 13% (en 1994) des eurodéputés et 20% (en 1984 et 2009). Ils pourraient atteindre 25% en 2014, un record, certes, mais qui reste dans une marge raisonnable compte tenu de la violence de la crise financière et économique, la plus grave depuis 1929.

Divisions. Surtout, par leur nature même, les élections européennes empêchent les brusques coups de balancier. Non seulement le vote a lieu à la proportionnelle, mais il est organisé dans un cadre national et chacun des 28 Etats membres envoie à Strasbourg un nombre d'eurodéputés qui varie selon son poids démographique. Ainsi, même si la France élit 15 députés du FN sur les 74 auxquels elle a droit, un nombre certes impressionnant au niveau français, ils seront malgré tout noyés parmi les 751 membres que compte le Parlement européen. Même chose au Royaume-Uni pour les souverainistes de l'Ukip, qui devraient obtenir une vingtaine d'élus, ou le PVV néerlandais, qui peut espérer 5 ou 6 élus sur les 20 députés auxquels son pays a droi