Ils feront l'Europe en 2040 et pourtant d'eux on ne sait rien, ou pas grand-chose. Juste qu'ils sont les enfants des crises qui secouent le continent depuis plusieurs années. A quoi rêvent les jeunes Européens ? Que redoutent-ils ? Que mangent-ils ? Qu'écoutent-ils ? A une semaine d'un scrutin vital pour la suite de l'aventure européenne, nous avons voulu plonger dans le quotidien de ces garçons et de ces filles souvent surconnectés et écrasés par les difficultés de leurs parents. Pour ces jeunes qui ont grandi avec Erasmus, on pourrait croire que la notion de frontières n'a plus de sens et que, même au-delà de l'Europe, le monde est leur univers. C'est vrai, mais à lire leurs témoignages, ils restent aussi très ancrés dans leurs traditions et leurs cultures. Tant mieux, car l'un ne doit surtout pas empêcher l'autre. Les jeunes Européen(ne)s, qui bataillent pour se faire une place dans des sociétés en recomposition, ont surtout appris à gérer des codes culturels différents, explique le sociologue Vincenzo Cicchelli. «L'expérience Erasmus leur a permis de comprendre que l'on peut être différent et pourtant construire quelque chose de commun», dit-il (lire page 7). C'est là toute l'ambivalence des sentiments que l'Europe inspire, peut-être un espoir ténu pour l'avenir.
Et le bonheur, dans tout ça ? Nous avons interrogé un des plus grands romanciers danois, Jens Christian Grøndahl, pour tenter de comprendre pourquoi le Danemark se classe comme le pays le plus h