Elle «adore la bière». Et ça tombe bien, son copain tient une boutique qui vend de la blonde, de la brune, venant des quatre coins de l'Europe. Le soir, ils quittent leur appartement en banlieue de Rome pour partir à pied à l'assaut de la ville, savourer une mousse en terrasse. Leurs dernières vacances, c'était en Belgique, à visiter des brasseries. Parfois, ils mangent dehors, français ou turc. McDo ? Elle ouvre grand les yeux, dans une moue horrifiée. Debora est attachée à la cuisine de son pays, qu'elle prépare en écoutant Mickaël Jackson, The Killers, Mika. Leur dernier ciné, c'était pour «12 Years a Slave».
Elle sait qu'un jour son copain la demandera en mariage. «Je suis romantique, mais je ne veux pas un mariage traditionnel, guindé. Je veux quelque chose à la cool. Pour l'instant, on n'y pense pas, on ne se sent pas sécurisés», dit la jeune Italienne. Après un master en coopération internationale et droits de l'homme, elle est secrétaire dans un centre d'affaires hébergeant plusieurs entreprises, un travail bien en deçà de ses qualifications. «J'aimerais vivre dans un monde meilleur et travailler tous les jours à ce qu'il le devienne. Mais on ne peut pas choisir ce qu'on veut faire, on doit se contenter de ce que l'Italie nous offre. Nous sommes la génération à 1 000 euros.»
Debora se demande si un jour elle sera à la retraite, si un jour elle parviendra à travailler dans une institution internationale, son rêve. Seulement, «en I