Fernando aurait voulu être médecin. Mais il fallait au moins 8,2/10 pour être admis à la faculté de médecine. Loupé, à un centième près. Il suit donc des cours de biologie en dilettante, avant de se faire embaucher comme commercial dans une compagnie d'assurance. Finalement, il tente l'examen d'entrée à l'armée : bingo. «J'étais sergent informaticien. Mais au bout de trois ans devant un écran, je n'en pouvais plus, les relations humaines me manquaient !» Direction la fac de Madrid, pour étudier les langues. «Je suis chanceux, ma mère est pharmacienne, mon père vétérinaire, ils financent mes études.»
Pour payer les à-côtés, il travaille à l'institut Cervantes où il est chargé de faire la promotion des spécialités culinaires espagnoles. Dans un mois, si tout va bien, il décrochera son master et sera interprète, «idéalement, aux côtés de diplomates européens». Il exerce déjà, mais bénévolement, pour l'équipe espagnole de cuisine qui concourait cette année au Bocuse d'or Europe. L'association lui a promis un cachet si elle gagnait. Mais la Suède a raflé la mise. «Interprète, c'est en free lance. Et quand on sait bien se vendre, on peut gagner jusqu'à 600 euros par jour, dit-il, confiant. Je veux avoir une vie confortable, pouvoir dépenser de l'argent.»
Ce fin connaisseur de la gastronomie fréquente assidûment Burger King. A midi, il saute le déjeuner et le soir retrouve sa copine, Mónica, pour dîner. Elle vit chez son frère, et lui chez