Ils ont une femme Premier ministre et des séries télé qui cartonnent dans le monde entier (Borgen, The Killing) : est-ce là qu'il faut chercher le secret de leur bonheur ? Selon diverses études, tant de l'UE que de l'ONU, les Danois seraient les plus heureux au monde. Et ce, en dépit de conditions climatiques qui, a priori, n'incitent guère à l'optimisme. Pour tenter de comprendre cet incroyable phénomène, nous avons interrogé un des romanciers les plus renommés du pays (il est traduit dans une vingtaine de langues), Jens Christian Grøndahl, auteur, notamment, du très beau Quatre Jours en mars (Gallimard, 2011). Dans son dernier roman, les Complémentaires (Gallimard, 2013), il évoque justement le problème de l'appartenance à un pays, un continent, une culture. Pour lui, ce sont les valeurs du protestantisme qui expliquent l'état d'esprit des Danois.
«A première vue, tout le monde semble mener une vie très internationalisée en Europe (on y mange tous le même McDo et la même cuisine italienne). Mais c’est plus complexe. Pour moi, il n’y a pas un mode de vie européen. Etre européen, c’est vivre ce qui appartient à la tradition européenne et celle-ci offre une diversité énorme. C’est ça, l’Europe : la diversité.
«Ce qui me frappe, c’est que chaque fois qu’on voyage aux Etats-Unis et en Asie, on se sent très européens, surtout si on rencontre un Finlandais ou un Italien. Là, on sent qu’on a vraiment des choses en commun. Mais dès qu’on revient en Europe,