«Devenir psychanalyste, c'est le but de ma vie», lance Martyna. Elle ne se fait pas de souci car en Pologne, il y a un marché : «La dépression est la première maladie dans mon pays et la prise en charge est quasi inexistante. Même si, pour l'instant, les gens pensent que la psychologie et la psychanalyse ne marchent pas, qu'ils n'en ont pas besoin, il est nécessaire de les aider.» A Varsovie, où elle vit en colocation dans une petite maison, elle œuvre bénévolement pour l'ouverture d'un centre d'accompagnement social et sanitaire des immigrés. «Longtemps, il n'y a pas eu d'étrangers. Avec l'adhésion à l'Europe, on a vu arriver des Ukrainiens, des Vietnamiens, des Tchétchènes… Les Polonais n'étaient pas mentalement préparés, ils n'acceptent pas la différence. Du coup, rien n'est fait pour les intégrer, le racisme est un vrai problème alors que les Polonais migrent eux-mêmes beaucoup», relève-elle, avant de trancher : «Le problème, ce sont les Polonais qui restent en Pologne !»
Elle se souvient avoir entendu son président dire que «la Pologne est une oasis dans la crise», mais «objectivement, cela ne va pas si bien. Les salaires sont bas, les loyers élevés». Comme elle était trop jeune pour se prononcer lors de la consultation sur l'adhésion à l'UE, son père «a pensé à [elle], à [son] avenir, en glissant un "oui" dans l'urne». Il le «regrette un peu». Martyna, elle, se réjouit : «Je suis aujourd'hui au