C’est un président du Nigeria extrêmement affaibli qui participe, ce samedi, à Paris à un sommet extraordinaire sur la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Très critiqué aux Etats-Unis, Goodluck Jonathan a renoncé in extremis, vendredi, à se rendre à Chibok, cette localité du nord-est du pays
[ où ont été enlevées, à la mi-avril, 276 lycéennes ]
, dont le seul crime aux yeux des islamistes est d’étudier.
«C'est Jonathan Goodluck lui-même qui nous a demandé d'organiser cette réunion dans un temps très contraint», confie un haut responsable à Paris, où l'on se félicite de la qualité des relations entre François Hollande et son homologue nigérian. En février dernier, le chef de l'Etat français avait été l'invité d'honneur des festivités marquant à Abuja le centième anniversaire de la création de la Fédération du Nigeria, Etat le plus peuplé d'Afrique et, depuis peu, première puissance économique du continent (devant l'Afrique du Sud).
Au-delà de cette bonne entente affichée, l'homme au chapeau noir n'est sans doute pas mécontent d'organiser chez l'ami français ce sommet plutôt que chez ses alliés traditionnels - la Grande-Bretagne (l'ex-puissance coloniale) et les Etats-Unis. Son manque de réactivité y est sévèrement critiqué, en particulier à Washington, où plusieurs hauts responsables de l'administration Obama n'ont pas hésité à le tancer publiquement, notant qu'il lui avait fallu deux semaines et