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Analyse

Paris joue les médiateurs dans la lutte contre Boko Haram

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Alors que les lycéennes kidnappées restent introuvables, François Hollande accueille ce samedi cinq présidents de la région, dont le Nigérian Goodluck Jonathan, pour tenter de coordonner les efforts.
publié le 16 mai 2014 à 16h38

C’est un président du Nigeria extrêmement affaibli qui participe, ce samedi, à Paris à un sommet extraordinaire sur la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Très critiqué aux Etats-Unis, Goodluck Jonathan a renoncé in extremis, vendredi, à se rendre à Chibok, cette localité du nord-est du pays

, dont le seul crime aux yeux des islamistes est d’étudier.

«C'est Jonathan Goodluck lui-même qui nous a demandé d'organiser cette réunion dans un temps très contraint», confie un haut responsable à Paris, où l'on se félicite de la qualité des relations entre François Hollande et son homologue nigérian. En février dernier, le chef de l'Etat français avait été l'invité d'honneur des festivités marquant à Abuja le centième anniversaire de la création de la Fédération du Nigeria, Etat le plus peuplé d'Afrique et, depuis peu, première puissance économique du continent (devant l'Afrique du Sud).

Au-delà de cette bonne entente affichée, l'homme au chapeau noir n'est sans doute pas mécontent d'organiser chez l'ami français ce sommet plutôt que chez ses alliés traditionnels - la Grande-Bretagne (l'ex-puissance coloniale) et les Etats-Unis. Son manque de réactivité y est sévèrement critiqué, en particulier à Washington, où plusieurs hauts responsables de l'administration Obama n'ont pas hésité à le tancer publiquement, notant qu'il lui avait fallu deux semaines et