Outre-Rhin, la campagne ne se joue pas entre le candidat du Parti populaire européen, l’ex-Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Junker, et celui des socialistes européens, l’Allemand Martin Schulz. La grande rivale de ce dernier est en effet la chancelière elle-même, à l’inoxydable popularité en ce troisième mandat, et qui est omniprésente sur les affiches électorales.
Au slogan «Un Allemand pour la Commission» répondent les «Une chancelière pour l'Europe» de la CDU… Les affiches ressemblent à s'y méprendre à celles des élections générales de l'automne, comme si les chrétiens-démocrates se contentaient de recycler une stratégie qui a déjà fait ses preuves. Le parti d'Angela Merkel avait remporté 41% des voix en septembre. Vêtue de la même veste bleue que lors des législatives, portant le même collier, affichant le même sourire, celle que les Allemands surnomment affectueusement «Mutti» («maman») promet aujourd'hui «stabilité, économies et sens communautaire». Le fond de sauce est toujours le même.
Danger. Depuis une semaine, la CDU a passé la vitesse supérieure, confiant à sa petite sœur bavaroise de la CSU le soin de multiplier les attaques contre Martin Schulz, présenté comme un adepte des euro-obligations. «La façade et la personne viennent bien d'Allemagne. Mais sa voix est celle des pays endettés», estime le vice-président de la CSU, Andreas Scheuer, renouant avec les attaques lancées