AAbuja, la capitale fédérale du Nigeria construite de toutes pièces dans les années 80, les habitants sont «en plastique», dit-on. «Nous sommes tous des acteurs sur scène dans cette ville, alors on n'aime pas quand les autres nous regardent de trop près !» s'amuse le Dr Udenta O. Udenta, directeur du Centre de recherche pour la stratégie et les perspectives politiques (CAPPS). Ce samedi après-midi, alors que les bureaux des ministères et des banques sont fermés, les immenses artères de la ville sont presque vides.
Abuja, ville du gouvernement, du paraître et du calme, est impersonnelle, loin de l'excentrique Lagos, la capitale économique. Pourtant, depuis un mois et l'enlèvement des lycéennes par le groupe terroriste Boko Haram, les yeux sont rivés sur elle et sur le gouvernement nigérian. Une réponse et des résultats dans la lutte contre le terrorisme sont attendus. «Notre gouvernement doit passer un test, et le monde entier le regarde», reconnaît le Dr Udenta, qui se serait bien passé de toute cette attention, par «fierté patriotique et nigériane». Mais cet intérêt grandissant n'est pas seulement dû à la campagne #bringbackourgirls sur Twitter.
Pression. Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique (160 millions d'habitants environ), c'est désormais sa première économie. Et, surtout, il est son premier exportateur de pétrole. Demander de l'aide aux pays amis d'Occident afin de