Dans l’hélicoptère des Nations unies qui s’élève ce dimanche au-dessus du sable et des roches de Kidal, dans le nord-est du Mali, trois passagers se sont invités : deux militaires maliens et un Casque bleu blessés, sous perfusion. Ils grimacent de douleur sous les yeux du Premier ministre, Moussa Mara, et de la dizaine de membres du gouvernement qui l’accompagnent. Dans l’habitacle, silence et visages fatigués. La délégation laisse derrière elle au moins 16 morts - militaires et civils -, une trentaine d’otages, une ville en partie reprise par les groupes armés et un triumvirat Bamako-Serval (la force française)-Minusma (mission de soutien de l’ONU) en miettes. Et la menace d’une nouvelle guerre.
La veille, la situation a dégénéré entre groupes armés et forces gouvernementales dans cette petite ville à 1 500 km de Bamako, fief de la rébellion touareg où la Minusma et Serval tentent depuis des mois de maintenir un calme précaire et où avaient été assassinés, en novembre, deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
SMS. «Cette visite n'a pas été préparée politiquement et la Minusma n'y a été associée qu'au dernier moment», regrettait un haut responsable de l'ONU la veille du départ du Premier ministre pour Kidal. Avant même le décollage de l'hélicoptère de la Minusma, samedi, un membre de la délégation malienne reçoit un SMS : «Ça ne va pas du tout à Kidal, ça tire partout.» Deux hélicoptères français escor