Après deux ans de cohabitation, si le couple Hollande-Merkel va mieux, le couple franco-allemand est, lui, toujours aussi poussif. Difficile de retenir une initiative consistante prise de concert entre Paris et Berlin. Si les deux chefs d’Etat ont rarement étalé leurs différends, ils n’ont jamais su enclencher de vraie dynamique. Trop de méfiance réciproque. Certes, il y a eu une mobilisation contre le chômage des jeunes. Des mots de soutien pour les opérations françaises en Afrique. Une position unique sur l’Ukraine. Si le moteur de la construction européenne n’est pas totalement en panne, il toussote. Alors bien sûr, l’entourage de Hollande pourra se réconforter en feuilletant le grand album de ces deux ans, car le froid a fait place au tiède.
Intimité. Hollande et Merkel ont mis un an à se tutoyer et à sourire aux mêmes blagues. A l'issue du dernier conseil des ministres franco-allemand, en février à Paris, la chancelière avait pour la première fois brisé la glace: «Cher François, il faudra qu'on réfléchisse à un déplacement en commun», avait-elle déclaré. Devant une telle audace, Hollande avait poussé un fard. Et trois mois plus tard, le couple s'est retrouvé début mai sur l'île de Rügen - terres électorales de Merkel - pour deux jours d'intimité politique. La chancelière se rendra à son tour en Corrèze. Pour le député PS Mathias Fekl, qui suit de très près le dossier franco-allemand, il ne fait plus guère de doute qu'«il