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Analyse

Gauche radicale : en Grèce, «le temps de Syriza est venu»

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Donné en tête aux européennes, le parti pourrait également remporter l’Attique et Athènes lors du second tour des élections locales de dimanche.
Gabriel Sakellaridi, jeune espoir de Siriza, le 8 avril à Athènes. Il talonne le maire sortant de la capitale aux municipales. (Photo Alkis Konstantinidis. Reuter)
publié le 19 mai 2014 à 19h10

«Le premier pas est franchi» titrait hier Avgi (l'Aube). Le quotidien de Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, affichait en une les visages de deux trentenaires, une jolie blonde et un beau gosse barbu : en Grèce, Rena Dourou et Gabriel Sakellaridis incarnent désormais l'espoir d'un vote sanction contre la politique d'austérité aux élections européennes. Dimanche, les Grecs étaient en effet déjà appelés à voter pour le premier tour des municipales et des régionales. Un scrutin qui avait aussi valeur de test pour la coalition gouvernementale au pouvoir, qui impose au pays une cure de rigueur sans précédent, voulue par Bruxelles et le Front monétaire international. Or, le succès de Rena Dourou, qui arrive en tête des régionales en Attique, et le bon score de Gabriel Sakellardis, jeune économiste quasi inconnu qui talonne le maire sortant d'Athènes, ont donné des ailes à Syriza, qui espère confirmer cette percée aux européennes et peut-être même réussir à provoquer dans la foulée des élections nationales anticipées.

Chiffon rouge. En 2012, lors des précédentes élections législatives, les conservateurs de Nouvelle Démocratie et les socialistes du Pasok avaient forgé une alliance inédite en faveur des mesures d'austérité. Court-circuitant le succès de la gauche radicale, ils agitaient la peur d'une sortie de l'euro si Syriza prenait le pouvoir. Apparement, le chiffon rouge ne fonctionne plus aussi bien, dans un pays exténué