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Libération

Pablo Iglesias, l’indigné qui veut changer la chanson européenne

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publié le 19 mai 2014 à 19h56

Queue-de-cheval, barbe courte et soignée, boucles d'oreilles et piercing, Pablo Iglesias est une bête de scène qui a rompu la monotonie d'une campagne dominée par les deux principales forces, socialistes et populares. Lors de ses meetings, sur les plateaux de télévision, son éloquence a fait de lui un des personnages centraux de ces élections européennes. Quoiqu'homonyme du fondateur du Parti socialiste - une sorte de Jaurès à l'espagnole -, Pablo Iglesias se situe bien plus à gauche. «A la gauche de la gauche», ainsi qu'il le dit.

A 37 ans, ce professeur de sciences politiques de l'université Complutense de Madrid s'est, en peu de temps, fait un nom dans l'arène. En janvier, son mouvement politique, qui est également une émission de télévision, la Tuerka («l'écrou», une image qui symboliserait une sorte de blocage du système) a organisé les premières «primaires» d'un parti citoyen. Ce jour-là, Pablo Iglesias recueille 60% des suffrages exprimés par les 33 156 participants. Depuis, ce jeune politologue de la gauche radicale, militant antimondialisation de la première heure, s'impose dans les duels télévisés et rameute des milliers de sympathisants dans ses déplacements.

La formation dont il est la tête de liste s'appelle «Podemos» («nous pouvons»). Leur programme parle de régénérer la démocratie, de «mettre à la porte» une élite politico-économique «corrompue jusqu'à la moelle» et d'imposer un contrôle citoyen sur les institutions,