Dans le restaurant tout en vitres et lumière du dernier étage, les jumelles Raczynski, 28 ans, font une pause. Polonaises nées et grandies à Londres, elles sont en résidence pour trois mois au centre culturel Zamek de Poznan, la grande ville de l'ouest de la Pologne. Toutes deux artistes, elles travaillent à la réalisation d'un audioguide de la rue Saint-Martin, la principale artère du cœur de la ville, en pleine déliquescence. Anna repartira ensuite à Berlin où elle vit, et Karolina à Londres. «Tout cela paraît évident mais avant l'Union européenne, ça ne l'était pas», souligne la directrice du centre culturel, Anna Hryniewiecka.
A l'étage du dessous, Clotilde Amprimoz, jeune vidéaste française, met la dernière main à un moyen métrage. En résidence pour trois semaines, c'est la deuxième fois qu'elle est accueillie au centre Zamek («château» en polonais), installé dans l'imposant édifice néo-roman construit par les Prussiens. «C'est un cadre inspirant pour penser, faire éclore des projets», s'enthousiasme-t-elle. Elle non plus ne serait pas là si la Pologne n'était pas entrée dans l'Union européenne en 2004. Le programme auquel elle participe est cofinancé par Bruxelles. «C'est aussi grâce à l'Europe que nous travaillons dans cette salle toute neuve pour visionner la vidéo de Clotilde», ajoute Anna Hryniewiecka dans un français parfait - sa grand-mère, qui avait étudié la Sorbonne, le lui a enseigné enfant.
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