Le Parlement européen ? La troisième Chambre du Parlement allemand… Cette boutade qu'on entend parfois dans les couloirs bruxellois en est à peine une tant le pack des 96 eurodéputés allemands domine de la tête et des épaules l'assemblée de Strasbourg. Non pas par stratégie délibérée, mais parce que la nature a horreur du vide. «La prétendue hégémonie allemande, c'est avant tout le reflet du désintérêt français pour l'Europe», s'agace Sylvie Goulard, députée UDI-Modem. Recalés des élections nationales, cumulards, absentéistes, peu au fait des subtilités du jeu parlementaire européen, la majorité des députés français, tout comme leurs collègues italiens, cumulent les handicaps et laissent le champ libre aux Allemands qui, eux, sont là pour influencer la législation européenne.
Alors que les députés allemands sont dans le peloton de tête des délégations nationales les plus présentes lors des votes en plénière, les Français, mais aussi les Italiens et les Britanniques sont en queue. C’est encore pire en commission parlementaire ou lors des réunions des groupes politiques, là où se fait le vrai travail. Les élus qui non seulement font vraiment leur boulot, mais ont une véritable influence dans leur groupe politique et au-delà sont à peine une dizaine, et encore… On peut notamment citer la plupart des députés écologistes et UDI-Modem. Du côté des grands partis, Alain Lamassoure ou Jean-Paul Gauzès, pour l’UMP, Pervenche Berès ou encore Catherine Trautmann, pour le PS, sor