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Grand Angle

Autriche : à l’Est, le renouveau

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LES HEUREUPÉENS (3/4). L’élargissement a replacé Vienne au cœur de l’Europe. La capitale s’ouvre grand à l’immigration, les chantiers fleurissent, le chômage a baissé. Si l’extrême droite reste forte, l’Union est perçue comme une chance.
publié le 20 mai 2014 à 18h06

Des stations flambant neuves, des rames aériennes qui respirent le propre et glissent entre les champs de salade : dans l'immense 22e arrondissement de Vienne, le tronçon du métro inauguré en octobre ne dessert encore que de grandes parcelles agricoles. Nul ne s'en étonne : gouverner, c'est voir loin. En 2006, la municipalité sociale-démocrate, au pouvoir sans interruption dans la capitale autrichienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a lancé un ambitieux chantier de prolongement et de modernisation de ses transports publics, notamment vers le bassin de développement le plus important de la ville, dans la plaine de l'est.

C’est que Vienne (1,74 million d’habitants) enregistre une croissance démographique rapide, conséquence directe de l’élargissement de l’UE. Depuis 2000, elle a accueilli au bas mot 190 000 résidents supplémentaires, et les choses s’accélèrent encore. Depuis janvier, 25 000 personnes s’y sont déjà installées. Au point qu’aujourd’hui, un Viennois sur trois est né à l’étranger ou de parents immigrés. Difficile d’imaginer que la capitale a somnolé pendant presque cinquante ans aux marges de l’Europe de l’Ouest, collée au rideau de fer.

Loin de s’en plaindre, les Autrichiens considèrent majoritairement l’intégration des pays voisins - la Slovénie, la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie en 2004 - comme une bonne chose. Malgré l’immigration, et contrairement aux affirmations fantaisistes de l’extrême droite, toujours en forme, le ch