Quel bilan peut-on tirer des deux précédents mandats de Nouri al-Maliki?
Même si de nombreux problèmes demeurent, on peut lui reconnaître d'avoir bloqué la guerre civile dans les années 2006-2007. Sans lui, le chaos aurait perduré des dizaines d'années. Certes, il y a encore des voitures piégées. Des villes comme Fallouja [ville d'environ 200 000 habitants à 60 km à l'ouest de Bagdad, tenue depuis cinq mois notamment par l'Etat islamique en Irak et au Levant, une émanation d'AlQaeda, ndlr] et une partie de Ramadi ont été prises par l'insurrection. Mais la situation n'a rien de comparable à celle des années 2006-2007, quand il fallait revenir chez soi avant 14 heures et ne pas sortir dans la rue après 16 heures, quand nous étions coincés entre Al-Qaeda et les milices. Maintenant, je peux me promener à 1 heure du matin.
Ses adversaires lui reprochent d’avoir creusé davantage le fossé du sectarisme.
Tout de même, les sunnites se sentent marginalisés.
Quel rôle joue Téhéran dans ce conflit intercommunautaire?
Téhéran joue un rôle important pour les politiciens chiites et kurdes. L'Iran leur prodigue beaucoup de conseils. Et il prend parfois des décisions à leur place. Même le président (sunnite) du Parlement s’est rendu à Téhéran, ce qui témoigne bien du rôle de ce pays. Mais nos autres voisins, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie ont aussi leur influence. Certains donnent beaucoup d’argent aux politiciens sunnites pour qu’ils fassent tuer des chiites. En revanche, il n’y a aucune preuve pour incriminer l’Iran dans des assassinats de sunnites. Mais c’est vrai, Téhéran a aujourd’hui une forte influence en Irak.
Y a-t-il des preuves pour accuser l’Arabie saoudite d’ingérences meurtrières en Irak ?
Oui, pas plus tard qu’hier, l’armée a saisi quarante voitures 4x4 avec des plaques saoudiennes à proximité de Fall