«Wanted», clament les affiches, comme jadis au Far West. Cette fois, les criminels recherchés viennent plutôt d'Extrême-Orient et galopent dans le cyberespace. Pour la première fois, la justice américaine a identifié et inculpé cinq officiers de l'armée chinoise pour «piratage informatique» et «espionnage économique» à l'encontre de plusieurs entreprises américaines. Leurs noms s'étalent en lettres rouges sur les posters du FBI, avec photos en uniforme de l'armée ou en civil.
«Infondé», «absurde» et «hypocrite», ont aussitôt réagi les autorités chinoises, qui ont convoqué l'ambassadeur américain et lui ont promis «d'autres actions» en riposte à ces «soi-disant charges». Pour commencer, Pékin a annoncé la suspension d'un groupe bilatéral d'échanges sur la sécurité informatique qui avait commencé à se réunir en juin dernier.
Mouchards. Ces inculpations américaines ont toutes chances de rester «symboliques», décryptait hier le New York Times, sachant que la Chine ne va certainement pas livrer ses officiers. Elles sont problématiques pour les Américains eux-mêmes, qui se livrent massivement à l'espionnage, comme l'ont montré les révélations d'Edward Snowden, et ne respectent pas toujours très précisément les limites de la propriété industrielle. Les Français aussi «étaient réputés pour l'espionnage d'Etat des compagnies privées, bien avant que les Chinois ne le maîtris