Les reproches qui lui sont faits sont nombreux et accablants : accaparement du pouvoir, sectarisme, échec à enrayer la spirale de violence - plus de 3 500 morts depuis le début de l’année -, incapacité à reprendre la ville de Fallouja (à 60 km de Bagdad) aux rebelles sunnites, ce qui a provoqué la fuite de quelque 420 000 personnes, corruption massive de son administration… Pourtant, selon des résultats provisoires publiés lundi, c’est une belle victoire personnelle qu’a obtenue le Premier ministre (chiite) sortant Nouri al-Maliki, en quête d’un troisième mandat, le premier depuis le départ des forces américaines, fin 2011.
Avec au moins 94 sièges, il devance largement ses adversaires des autres listes chiites, sunnites et kurdes. Mais la partie n'est pas encore gagnée pour autant : le Parlement comptant 328 sièges, il lui faut à présent forger une coalition avec certains partis vaincus. Soit un travail de titan. Car, comme le suggère l'un de ses adversaires politiques, le député Amir al-Kenani, du courant de Moqtada al-Sadr (un jeune religieux radical chiite, qui s'était soulevé un temps contre les Américains), «le vrai problème, en Irak, c'est de bâtir une coalition. Pour y arriver, il faudrait un prophète».
«homme fort». En l'absence d'un prophète, les Irakiens s'attendent à des mois de marchandages difficiles à un moment des plus dramatiques : les insurgés ont infiltré des faubourgs du nord de Bagdad. Bénéficiant de soutiens