La situation est extrêmement tendue à Kidal depuis les affrontements qui ont fait samedi 17 mai plus de 30 morts, selon Bamako, ainsi qu’une trentaine d’otages finalement libérés mardi. De nouveaux accrochages ont eu lieu ce mercredi entre l’armée malienne et les groupes séparatistes touaregs.
Pourquoi cette explosion de violences?
Les heurts avaient démarré à Kidal dès la veille de la visite sur place du nouveau Premier ministre malien, Moussa Mara. Mal préparée sur le plan sécuritaire et politique, selon des sources concordantes, son arrivée samedi à bord d'un hélicoptère de l'ONU a été vécue comme une provocation par certains groupes touaregs, traditionnellement méfiants vis-à-vis de Bamako. Les troupes du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) − un groupe séparatiste touareg − ont pris d'assaut plusieurs bâtiments publics, notamment le siège du gouvernorat. L'ONU et Bamako les accusent d'avoir exécuté plusieurs hauts fonctionnaires. Le MNLA dément, affirmant qu'ils sont été tués dans des échanges de tirs.
Depuis l'indépendance du Mali, en 1960, Kidal est le creuset des différents mouvements de rébellion touareg qui ont pris les armes pour contester l'autorité de Bamako sur cette région du nord-est du pays. A l'automne 2011, plusieurs factions − dont des groupes chassés par la guerre en Libye