Au lendemain de combats sanglants entre les forces maliennes et les groupes armés à Kidal, dans le nord-est du Mali, les appels au dialogue se sont multipliés. Paris craint que ces violences ne déstabilisent le pays et soient mises à profit par les groupes jihadistes pour se renforcer. Bamako envisage de demander l’aide militaire de la France contre les séparatistes.
Pourquoi cette soudaine explosion de violence ?
La question touareg, qui mine le Mali depuis son indépendance (en 1960), avait été mise en sourdine au lendemain de l'opération française Serval contre les groupes jihadistes. Signés en juin 2013, les accords de Ouagadougou ont permis la tenue du scrutin présidentiel à Kidal, fief des séparatistes touaregs. En échange de leur reconnaissance de l'intégrité du Mali et du retour de l'administration centrale, les groupes touaregs demandaient l'obtention d'un statut particulier. Des pourparlers devaient s'ouvrir entre les deux parties dans les soixante jours suivant l'élection présidentielle. Mais ce processus n'a jamais démarré. Nationaliste modéré, le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, refuse toute idée d'autonomie, évoquant seulement davantage de décentralisation. En avril, il a nommé un représentant chargé de conduire le processus de réconciliation. Mais il y a quelques semaines, le parti d'opposition dirigé par le négociateur des accords de Ouagadougou, Tiébilé Dramé, constatait : «Le processus de dialogue et d