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Libération

Thaïlande : l’armée reconnaît le coup d’Etat

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Putsch . Le général Prayuth Chan-ocha a piégé et fait arrêter les leaders pro et antigouvernementaux.
publié le 22 mai 2014 à 19h46

C’est une méthode que l’armée thaïlandaise n’avait pas encore mise en pratique : celle du guet-apens. Hier après-midi, l’ensemble des leaders des différentes factions engagées dans le conflit politique avait été convoqués pour une session de négociation au Club de l’armée. L’objectif était de trouver un compromis pour permettre au royaume d’émerger d’une crise politique qui a débuté en novembre, lorsque les forces antigouvernementales sont descendues dans les rues pour réclamer le départ de la Première ministre, Yingluck Shinawatra. Les invités sont bien arrivés. La porte a été fermée… et les militaires ont arrêté tout le monde, les partisans du gouvernement comme ses détracteurs.

Rodée. Dans les minutes qui ont suivi, le général Prayuth Chan-ocha, chef de l'armée, est apparu à la télévision pour annoncer que, finalement, l'instauration de la loi martiale mardi était un coup d'Etat. Puis, la mécanique bien rodée du putsch à la thaïlandaise s'est mise en place (il s'agit du dix-neuvième coup d'Etat depuis l'abolition de la monarchie absolue, en 1932) : suspension des programmes télé et des libertés individuelles, interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes, suspension de la Constitution…

A l'université Thammasat, un rassemblement d'une cinquantaine d'universitaires et de militants prévu initialement pour dénoncer la loi martiale s'est instantanément transformé en une manifestation d'opposition au coup d'Etat. «Le général P