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Libération
Reportage

Donetsk aux mains des bourreaux de vote

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Dans les fiefs séparatistes, les électeurs risquent d’être empêchés d’accéder aux urnes.
publié le 23 mai 2014 à 19h26

«Nous sommes otages de la situation.» Trois policiers, ou plutôt trois garçons en uniforme, ont installé une table dans le couloir mal éclairé de l'un des bâtiments de l'administration régionale. «Nous ne savons rien, nous sommes arrivés ce matin, et les bureaux ont été fermés hier.» A quelques mètres, une porte condamnée avec un autocollant aux couleurs de la «république populaire de Donetsk». «Les membres de la commission électorale 42 ont été menacés, des types armés sont venus les 8 et 13 mai, raconte une observatrice du Comité des électeurs d'Ukraine qui surveille les préparatifs du scrutin depuis fin mars. Et, cinq ou six jours plus tard, les ordinateurs et les listes électorales ont été volés.»

Elles ne se sont pas envolées bien loin. Dans une autre pièce, deux hommes qui se présentent comme «responsables de la sécurité du nouvel Etat» sont en train d'éplucher les noms des électeurs. «Aucun scrutin ne se tiendra ici, affirment-ils. Ceux qui veulent voter doivent se présenter à l'ambassade d'Ukraine.» Une plaisanterie sans doute, puisque Kiev n'a jamais reconnu la déclaration d'indépendance de la «république populaire de Donetsk», intervenue au lendemain du référendum du 11 mai, et que les combats entre les séparatistes et les troupes ukrainiennes ont fait au moins 20 morts ces dernières quarante-huit heures dans les rangs loyalistes.

«La responsable de la commission 44 a été brièvement prise en otage par