Après trois mois d'une campagne sans relief à l'ombre de la guerre, il ne reste plus en Ukraine qu'une seule incertitude : le candidat qui mène la course seul en tête gagnera-t-il la présidentielle au premier ou au second tour ? Les derniers prévoient que si les 60% d'électeurs ayant déjà fait leur choix étaient les seuls à voter, Petro Porochenko, surnommé «le roi du chocolat» parce qu'il a fait fortune dans la confiserie, l'emporterait dès dimanche avec 53% des voix. Dans le cas contraire, un second tour devrait avoir lieu trois semaines plus tard. L'état-major du candidat numéro 1 mise sur le vote utile : «Voter Porochenko au premier tour, c'est éviter à l'Ukraine trois semaines de chaos et d'incertitudes. Car, au rythme où vont les choses à l'Est, qui sait ce qui peut se passer dans ce laps de temps», fait ressortir son conseiller diplomatique, Vitali Tchaly.
Mâchoire. C'est la première fois en Ukraine qu'un candidat écrase les autres de cette manière. Jusqu'à présent, le pays était clivé à parts à peu près égales entre partisans d'un rapprochement avec l'Occident et ceux favorables à des liens privilégiés avec la Russie. «C'est également la première fois qu'il y a davantage d'électeurs qui croient que le scrutin va changer les choses que d'électeurs qui pensent le contraire», souligne la sociologue Irina Bekechkina. La population comprend l'enjeu. En crise depuis les manifestations de cet hiver, qui ont conduit à la