Juncker, le conservateur
Candidat pour le Parti populaire européen (PPE), l'ex-Premier ministre luxembourgeois chrétien-social Jean-Claude Juncker, 59 ans, connaît sur le bout des doigts la machine européenne. Il a négocié le traité de Maastricht en 1992 et participé à tous les grands sommets entre 1995 et 2013. Inoxydable symbole de la machine bruxelloise et du paradis fiscal luxembourgeois, ce fils d'un métallo syndicaliste chrétien, peine à incarner le renouveau d'une Europe en quête d'une légitimité populaire. Mais, le PPE reste - de très peu - le favori, ce qui permettrait à ce bon vivant polyglotte de s'asseoir dans le fauteuil de président de la Commission qu'il avait refusé en 2004. S.Etr.
Schulz,self-made socdem
Martin Schulz a de l'humour et de la constance. Le candidat du Parti socialiste européen a eu longtemps un parcours discret, d'abord comme maire de Würselen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), avant d'être élu au Parlement européen en 1994. En vingt ans, ce quasi-autodidacte, fils d'un maréchal-ferrant qui a quitté le lycée pour suivre une formation de libraire, a su se rendre incontournable à Strasbourg. L'Allemand a une fougue toute latine pour combattre l'extrême droite comme l'europhobie - aussi bien en français qu'en anglais ou allemand - et ses colères homériques sont fameuses, mais il sait aussi se montrer très pragmatique. Il l'a montré comme chef du groupe socialiste puis comme président du Parlement.