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Où sont passées les initiatives citoyennes européennes ?

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En deux ans, seuls 3 projets sur 40 ont passé les filtres de l’institution.
publié le 23 mai 2014 à 19h26

Au lieu de la courbure des concombres ou du volume des chasses d’eau, l’Europe ferait mieux de s’occuper de choses importantes : rengaine mille fois entendue. Mais qui sait que, depuis avril 2012, les citoyens européens peuvent fixer leurs propres priorités, en soumettant, eux aussi, des propositions de loi ? Une nouveauté due au traité de Lisbonne, qui écorne le monopole d’initiative dont disposait la Commission depuis 1958, et instaure des «initiatives citoyennes européennes» (ICE). Qu’a fait la société civile de cet indubitable progrès démocratique, destiné à réduire le fossé entre les peuples et l’Union ?

«C'est un bel outil dont la principale faiblesse est que personne ne le connaît», constate Pierre Balas, 23 ans, étudiant à Sciences-Po Paris, qui a décidé de tester la nouvelle procédure en lançant une ICE sur la légalisation du cannabis. En deux ans, seulement 40 projets ont éclos, signés par 5 millions de citoyens, ce qui n'est pas lourd pour 500 millions d'habitants. L'Europe n'a donc pas la pétionnite aiguë, «contrairement à ceux qui prophétisaient que la Commission allait être submergée sous une avalanche ingérable», se réjouit Antony Gravili, le porte-parole du vice-président de la Commission Maros Sefcovic.

«Fantaisistes». Et encore faut-il savoir que, sur ces 40 projets, 40% ont été retoqués d'entrée de jeu par Bruxelles. Car on ne peut saisir l'exécutif européen sur tout et n'importe quoi. Les requêtes ne s