Son nom est sur toutes les lèvres, son visage placardé sur d'immenses affiches partout dans les rues du Caire, sur les étals, sur des t-shirts et des porte-clés. Des spots à sa gloire tournent en boucle à la télévision et rares sont les commerces qui n'ont pas leur poster Abdel Fattah al-Sissi. A quelques jours de l'élection présidentielle de lundi et mardi prochain, qui devrait voir triompher l'homme fort du pays depuis la destitution du président Mohamed Morsi et la répression des Frères musulmans à l'été 2013, l'ambiance presque enjouée qui anime la capitale a quelque chose d'étonnant. Après trois ans de chaos en Egypte, Al-Sissi représente pour beaucoup le vote de la stabilité, ce sur quoi il fait campagne. «C'est un homme bon, il est le seul à pouvoir rétablir la sécurité dans le pays», assure ainsi Ahmed, la soixantaine grisonnante, au volant de son taxi. «Nous détestions les Frères musulmans. Al-Sissi est devenu notre seule alternative.»
Pas une seule évocation de son nom sans voir frémir un sourire ou un dodelinement d'approbation. «Al-Sissi est comme ça!», lance un vieil homme enturbanné à la terrasse d'un café, en levant le pouce. «Il devrait gouverner le monde entier.» Pour Alla, ingénieur de 31 ans, «Al-Sissi représente tout ce dont nous avo