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reportage

A Bruxelles, «le temps des loups est venu»

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Au lendemain de l'attentat dans le Musée juif de la capitale belge, qui a fait quatre morts, la population s'interroge.

Un homme dépose des fleurs en hommage au trois victimes du Musée juif de Bruxelles, le 25 mai 2014 (Photo Thierry Roge. AFP)
Publié le 25/05/2014 à 15h03

Silencieux, immobile, en prière, ce prêtre catholique, les yeux mi-clos, en face du Musée juif au lendemain de l'attentat qui a fait quatre victimes par balles dans le quartier des antiquaires de Bruxelles. Des femmes déposent de fleurs sur les pavés. Une dame «non juive» marié à «un juif» est venue déposer un bouquet devant les portes qui portent les scellés de la police judiciaire. «C'est un tournant pour la communauté juive. Comment est-ce possible de tuer des gens dans un musée ?», dit-elle derrière des verres fumés.

Mendel Pevzner, directeur d'une école juive dans le quartier Schuman lâche deux phrases avant de partir se «recueillir» devant les victimes : «Ces meurtres sont la conséquence d'une libération de la parole antisémite» et le chef d'établissement milite pour «la création d'un ministère de l'antisémitisme dans chaque pays membre de l'UE».

Le rabbin Marjolin enchaine les interviews en anglais et appuie lui aussi le vœu du directeur d'école. Les télés enchaînent les directs. Deux voitures de police roulent à tombeau ouvert dans la rue des Minimes. A 100 mètres du drame, sur une terrasse, un couple très chic évoque leur séjour «aux Antilles» en sirotant des verres de chardonnay tout en caressant un setter. Un homme, la cinquantaine, par