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Libération

Les Thaïlandais accusent le coup d’Etat militaire dans la colère

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publié le 25 mai 2014 à 19h46

Les coups d’Etat sont généralement plutôt bien accueillis à Bangkok. Lors des deux derniers putschs, en 1991 et en 2006, les habitants de la capitale, conservateurs bon teint, ont applaudi et offert des fleurs aux soldats qui ont renversé des gouvernements soupçonnés de corruption. Aussi la nouvelle junte militaire, qui s’est elle-même baptisée «Conseil de maintien de la paix et de l’ordre», est-elle quelque peu déconcertée par la multiplication, depuis le coup d’Etat de jeudi, des manifestations qui éclatent quotidiennement dans Bangkok.

Dimanche, le McDonald's du quartier de Rajprasong, le cœur commercial de la ville, est devenu le lieu d'une confrontation entre une cinquantaine de soldats et des centaines de manifestants, très en colère, qui les invectivaient. «La junte à la porte», «les soldats sont des buffles», lançaient-ils.

Ce ne sont pas des partisans du gouvernement renversé de Yingluck Shinawatra ou des fans de son frère, l'ancien Premier ministre Thaksin. Mais des citoyens qui ne peuvent admettre que les militaires s'arrogent le droit de dicter ce qu'il faut faire et ne pas faire. «Résister au coup d'Etat, c'est très important. Nous avons le droit de choisir nos leaders», s'indigne, au milieu de la foule, Sompong Punaipong, un entrepreneur. Le chef de la junte, qui s'est autoproclamé Premier ministre, le général Prayuth Chan-ocha, a opté pour un régime militaire dur, une méthode très différente de celle utilisée par la junte précédente (e