La mort a frappé samedi en plein après-midi rue des Minimes, dans le quartier du Sablon, situé dans le centre de Bruxelles. Un quartier de bistrots, d'antiquaires et de chineurs aux terrasses bondées, tout près de la place Royale. La fusillade a fait quatre morts, dont une Française et deux Israéliens. La quatrième victime, un Belge d'une vingtaine d'années qui travaillait au musée comme réceptionniste, est décédée hier après avoir passé une journée dans un état critique. Le Musée juif, qui se veut un lieu ouvert à tous, ne bénéficiait pas de protection particulière. Les responsables de la communauté juive n'avaient fait état d'aucune menace, même si certains d'entre eux avaient mis en garde contre «le contexte de recrudescence actuelle de l'antisémitisme en Belgique et en Europe», selon le Consistoire central israélite de Belgique.
Coquillage. Pour Lucien, le Musée juif était sa maison. Il était là chez lui, dit-il avec un sourire las. Pour lui, le Musée était comme un coquillage : on y entendait le ronron de l'histoire, «et pas que l'histoire du peuple juif», dit-il. L'histoire du monde y mijotait donc comme sur un fourneau et c'est cela qui été a touché samedi. Lucien est là, devant le musée, son chapeau de feutre vissé sur le crâne, lunettes cerclées et brodequins de marche maculés de boue : «C'est un monde ancien qui s'est écroulé.» Il a les joues en feu, on dirait que sa promenade dominicale lui a encore p