Elles sont spécialistes du genre chacune dans leur pays. Invitées au colloque international, qui se tient jusqu'à ce soir à l'université Paris-8 à l'occasion du 40e anniversaire du Centre d'études féminines et d'études de genre (Libération d'hier), Marta Segarra (lire ci-contre) montre comment en Espagne le climat autour de ces questions, notamment les menaces sur le droit à l'avortement, s'est durci, tandis que Fatou Sarr explique l'instauration de la parité au Sénégal. Sociologue, elle a créé, en 2004, le Laboratoire genre et recherche scientifique à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
A côté de vos activités de recherches, vous êtes très impliquée dans la société sénégalaise. Pourquoi ?
Nous considérons que notre travail de chercheur est indissociable d’un engagement dans la société. En 2010, le Laboratoire a participé à l’instauration de la parité en politique. Le projet avait été initié par le président de la République, Abdoulaye Wade. Nous avons créé une structure, le Caucus des femmes leaders pour la parité, et organisé un tour du Sénégal pour sensibiliser les électeurs. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale du Sénégal compte 42,7% de femmes - nettement plus qu’en France. Il n’y a pas de sanctions, car l’exigence paritaire est obli