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Libération

A Berlin, la peur d’une France trop faible

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Outre-Rhin, on redoute que Hollande n’ait pas les moyens de lancer des réformes et obtienne des aménagements.
publié le 28 mai 2014 à 19h56

Wolfgang Schäuble voit déjà planer sur la France la menace fasciste. Interrogé sur le vote français de dimanche, le ministre des Finances d'Angela Merkel, vétéran de la politique et profondément francophile, a déclaré : «Pour moi, le FN n'est pas un parti de droite mais un parti fasciste… C'est un signal pour nous tous en Europe.» Pour un démocrate allemand, qui plus est né pendant la guerre, le mot de «fascisme» n'est jamais utilisé à la légère.

Wolfgang Schäuble n'est pas le seul à s'inquiéter du vote français. Angela Merkel avait «regretté» lundi la montée des partis populistes en Europe tandis que son ministre des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, qualifiait la victoire du FN de «signal grave». «Wolfgang Schäuble n'a pas tout à fait raison de qualifier le FN de parti fasciste, estime la politologue Ulrike Guérot, directrice du centre Simone-Weil à Berlin. Ce qui est certain, c'est que si pendant trois ans on a vu l'Union européenne échouer à cause de l'arrogance de l'Allemagne, elle risque maintenant d'échouer à cause du nationalisme français. Là encore il s'agit d'arrogance, mais d'une arrogance par excès de faiblesse qui dope Marine Le Pen. L'arrogance de l'Allemagne était une arrogance de la force, liée à la bonne santé économique du pays.»

«Surplace». A Berlin, on s'inquiétait déjà de la mauvaise posture économique de l'Hexagone. A cela s'ajoute maintenant