Le rapt de plus de 200 lycéennes dans le nord-est du Nigeria, à la mi-avril, suivi par sa revendication tonitruante par l’un des dirigeants de Boko Haram, a suscité une très forte émotion internationale et incité plusieurs gouvernements étrangers à proposer leur aide militaire aux autorités d’Abuja pour les libérer. Avec des motivations allant bien au-delà de cet enlèvement.
Quels moyens utiliser pour libérer les lycéennes ?
Les autorités du Nigeria assurent, à mots couverts, savoir où sont détenues les jeunes filles enlevées à Chibok. Elles s'appuient peut-être sur des images satellites fournies par les pays occidentaux qui ont mobilisé des moyens de surveillance, principalement côté américain. Les 223 lycéennes seraient retenues dans le fief de la secte islamiste : la forêt de Sambisa, située à 60 kilomètres au sud-est de Maiduguri. D'une superficie de 60 000 km2 (plus de deux fois celle du Rwanda), cette place forte de Boko Haram est difficilement accessible, car recouverte d'une végétation très dense. Indépendamment de cet obstacle d'ordre «technique», le recours à la force apparaît hautement aléatoire. D'abord parce qu'un assaut pourrait se solder par la mort de tout ou partie des jeunes filles - une issue qui serait difficile à assumer face à l'opinion internationale très mobilisée. Et même si, dans le meilleur des cas, les forces nigérianes, épaulées par des commandos occidentaux, parvenaient à libérer un groupe de lycéen