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Libération

Intox autour des cours environnementales chinoises

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par Sébastien Melis, (intérim)
publié le 28 mai 2014 à 20h06

Etourderie, ou faute de frappe ? Dans tous les cas, c'est une sérieuse boulette. Vendredi, l'agence de presse officielle chinoise Xinhua a commis une grossière erreur en écrivant, dans une dépêche publiée en anglais sur son site, que la Chine avait inauguré, dans la province côtière du Fujian, «la première cour environnementale du pays»… alors que l'on en dénombre, en réalité, plus de 130, la première ayant vu le jour en 2007. Selon la dépêche envoyée depuis Fuzhou (la capitale administrative de cette province un temps dirigée par l'actuel président chinois, Xi Jinping), douze experts ont même été recrutés pour apporter «une expertise technique» à ces juges subitement entrés dans l'histoire…

A Pékin, ONG et défenseurs de l'environnement ont perdu leur latin à la lecture de cette étrange missive, reprise telle quelle par l'agence Reuters. Impossible d'y voir clair. «On n'a toujours pas compris s'il s'agissait de la première cour environnementale de Fuzhou, ou de la province tout entière», avoue Ma Jun, fondateur et directeur de l'Institut pour les affaires publiques et environnementales, une ONG qui, depuis 2006, recense les cas de pollution commis par les grandes entreprises étrangères et les sociétés d'Etat. Ce n'est certes pas la première fois que les médias officiels commettent des erreurs ou s'éloignent de la rigueur journalistique pour redorer le blason du régime communiste dans tel ou tel domaine. Mais cette fois-ci, Xinhua avait encore moins