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Libération

A Bangui, le chaos après le carnage

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Centrafrique . La capitale s’est couverte de barricades après l’attaque d’une église qui a fait 15 morts mercredi.
publié le 29 mai 2014 à 19h46

Bangui s’est figé hier. Une capitale paralysée, à l’arrêt, tachetée d’une vingtaine de barricades fumantes sur les principaux axes, empêchant toute circulation. Au lendemain de l’attaque meurtrière perpétrée dans l’église catholique Notre-Dame-de-Fatima, dans le quartier du même nom, la population civile s’est soulevée pour protester et exprimer sa colère.

Quinze personnes, dont un prêtre, ont été tuées, et une trentaine blessées. Cette attaque est une des plus sanglantes survenues ces derniers mois dans la capitale centrafricaine, plongée dans les violences depuis le 5 décembre. A cette date, des miliciens anti-balaka, en majorité chrétiens, ont repris Bangui, tombé aux mains des ex-rebelles de la Séléka, des musulmans, lors d’un coup d’Etat perpétré en mars 2013.

Fumée noire. Les premières barricades ont été érigées dès 4h30, à l'instar de celle du quartier de Béa-Rex, visible à plusieurs centaines de mètres en raison de l'épaisse fumée noire qui se dégageait de pneus en feu. Le pasteur Romaric Padou était présent, déterminé à manifester et faire part de son indignation. Il se trouvait en face de l'église au moment où, la veille, les assaillants sont entrés et ont fait feu. «Les anti-balaka étaient là pour protéger le site, explique le religieux d'une quarantaine d'années. Les soldats burundais [appartenant à la Misca, la mission de soutien à la Centrafrique, ndlr] ont tiré en l'air pour les faire fuir mais juste derrière eu