Luttes intestines éclatant au grand jour, caciques en opposition ouverte, bataille sans merci pour le leadership : en quarante ans de démocratie, jamais le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) n'avait vécu un tel désordre. Chacun a sa solution pour éloigner le parti du gouffre au bord duquel il se trouve, et les joutes ne se font plus à fleurets mouchetés… Cette cacophonie sur fond de luttes d'ego ne cesse plus depuis que, dimanche soir, au terme des européennes, ce grand parti national a reçu la gifle électorale la plus magistrale de son histoire. En chute continue depuis près d'une dizaine d'années, le PSOE a perdu deux millions et demi de suffrages par rapport aux européennes de 2009. «Avec un quart seulement des votants à son actif, les socialistes sont nettement distancés par le Parti populaire au pouvoir qui, après trois ans d'austérité et de crise aiguë, aurait logiquement dû perdre le scrutin», souligne le politologue Antonio Elorza.
Lundi, ce fiasco sans précédent a poussé le chevronné secrétaire général et chef de file de l'opposition, Alfredo Pérez Rubalcaba, à annoncer sa démission. Et à convoquer un congrès extraordinaire pour la fin juillet, dont la mission serait de «régénérer le parti» et de nommer une nouvelle direction. Mais, depuis, la rébellion interne a explosé. Pourquoi laisser l'avenir du parti aux mains des délégués ? Pourquoi, en un moment aussi crucial, ne pas incorporer tous les militants dans le processus de décision, sous la