Des tirs, depuis le lever du jour, à un rythme régulier. Des tirs jusqu'au cœur de la capitale centrafricaine, Bangui, dans un centre-ville jusque-là relativement épargné par les violences qui ensanglantent le pays depuis des mois. En milieu de journée, vendredi, il y a eu l'espoir d'une accalmie dans le ciel noir qui menaçait Bangui. Les fortes pluies attendues ne se sont finalement pas abattues. L'orage a tourné et la pluie ténue n'a pas calmé les esprits ni dissipé les manifestants, très excités pour certains. Depuis jeudi, la ville est paralysée par des barricades fumantes érigées par la population au lendemain de la tuerie dans l'église Notre-Dame de Fatima, dans le quartier du même nom. Cette attaque perpétrée sur des civils catholiques par un groupe armé dont on ignore toujours l'origine, a fait une quinzaine de morts et des dizaines de blessés. «Cet acte terroriste», selon les mots de la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, constitue une des plus sanglantes attaques depuis des mois. Le 5 décembre, les miliciens anti-balaka, en majorité des chrétiens, ont investi la ville tombée à la faveur d'un coup d'Etat en mars 2013 aux mains des ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans. Depuis, les tensions interconfessionnelles se sont exacerbées.
Béton. Dès le lendemain de la tuerie de Fatima, la population s'est donc soulevée, érigeant des barricades constituées de pierres, de blocs de béton, d