Ce Mondial a au moins ça de bon (si l'on met de côté les plaisirs sportifs à venir) qu'il braque les projecteurs, l'espace de quelques mois, sur un pays que l'on ne connaît pas si bien que ça, tant dévoyé par les clichés que l'on ne sait plus vraiment de quoi l'on parle. Un pays qui glorifie le métissage ? Oui, trois fois oui, mais où le racisme se cache souvent derrière l'homme (ou la femme) cordial(e) (pages 14-15). Un pays moderne ? Oui, bien sûr, mais où, comme l'écrit le philosophe Michaël Fœssel (page 37), «le miséreux n'est pas perçu autrement que comme un esclave qui devrait se sentir honoré de devoir servir». Un pays aux richesses naturelles sans équivalent (ou presque) ? Oui, mais un pays inégalitaire où les terres appartiennent en majorité à de grands propriétaires, maintenant nombre de petits paysans dans la pauvreté (page 5). L'embellie économique de l'ère Lula a certes permis de réduire ces inégalités, mais ce sont justement ceux qui en ont bénéficié qui râlent le plus contre le coût du Mondial, affirme Alfredo Valladao (
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publié le 30 mai 2014 à 19h56
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