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Libération
Récit

Dans la province d’Alep, le péril des barils

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Près de 2 000 civils ont été tués depuis cinq mois dans le nord de la Syrie par les bombardements du régime.
Dans le quartier Bustan al-Qasr d'Alep, frappé par les loyalistes. (Photo Hosam Katan. Reuters)
publié le 30 mai 2014 à 19h36

A Alep, la mort prend la forme de réservoirs d’eau, de gros barils d’huile ou de cylindres à gaz. Vidés, puis remplis d’explosifs et de débris métalliques, ils sont largués depuis des hélicoptères de l’armée syrienne. Ils ont tué près de 2 000 civils ces cinq derniers mois dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Parmi eux figuraient près de 570 enfants et plus de 280 femmes. Des milliers d’habitants de la province ont dû fuir la région.

«Barbarie». Entamée en début d'année, cette campagne de bombardements aux «barils d'explosifs», qui permet au régime d'économiser ses coûteux missiles, a été condamnée par l'ONU, qui a dénoncé ses «effets dévastateurs» tandis que les Etats-Unis l'assimilaient à de la «barbarie». «Le président Al-Assad est en train de parler d'élections mais, pour les habitants d'Alep, la seule campagne dont ils sont témoins, c'est une campagne militaire de barils d'explosifs et de bombardements sans discernement», a affirmé fin avril Human Rights Watch.

Les bombardements n’ont pas cessé pour autant. Mardi et mercredi, ces barils ont tué 58 personnes, dont 15 civils, dans l’est d’Alep. La lourdeur des bilans de ces dernières semaines tient à une nouvelle tactique de l’armée qui bombarde à plusieurs reprises et à quelques dizaines de minute d’intervalle le même quartier.

Alep, ville la plus prospère du pays avant le soulèvement de mars 201