C'est entendu, et répété à l'envi : le Brésil a mis du baume sur ses inégalités ; et les plus pauvres le seraient moins. Michael Porter, de l'université Harvard, l'a ainsi assuré lorsqu'il a présenté, en septembre, un nouveau moyen d'évaluation des pays : l'indice de progrès social. Basé sur 54 indicateurs, il range ainsi le Brésil à la 18e place, loin derrière la Nouvelle-Zélande, mais devant la France, 20e… «Un progrès impressionnant plus de vingt-cinq ans après la transition démocratique.»
Injustice. L'un des marqueurs les plus significatifs du Brésil depuis dix ans : la bolsa familia («bourse famille»), programme d'aide sociale (jusqu'à 62 euros par mois) qui, conjuguée à une croissance de 4% en moyenne , a permis de sortir de l'extrême pauvreté environ 35 millions de personnes sur 200 millions d'habitants. Un programme peu coûteux (0,46% du PIB) et efficace. Pour autant, les inégalités structurelles dans l'un des pays les plus inégalitaires au monde (avec l'Inde et la Russie) repartent à la hausse. Ainsi, en 2012, si 4 millions de personnes sont sorties de la pauvreté, la fortune des 1% les plus nantis a plus gonflé (+10,8% par rapport à 2011) que celle des 10% les plus démunis (+6,6%). Ainsi, après une forte baisse ces quinze dernières années, le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités, n'a pas bougé en 2012 : de 0,501 en 2011, il est passé à 0,498, selon l'Institut de statistiques brés