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Des tarifs déconnectés du réal

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Malgré un salaire moyen autour de 600 euros, les prix brésiliens sont souvent plus élevés qu’en Europe.
par Chantal Rayes, De notre correspondante à São Paulo
publié le 30 mai 2014 à 19h56

«Surreal», surréaliste en portugais. Seul l'humour typique de Rio était capable de ce calembour sur le réal, la monnaie brésilienne, pour dénoncer la vie chère. La pizza à 36 euros ? «Surreal» en effet. Et ce n'est qu'un exemple des prix abusifs pratiqués dans la «ville merveilleuse». La page Facebook Rio Surreal en regorge. Tous les jours, des consommateurs indignés l'alimentent, photo de leur ticket de caisse à l'appui. Lancée en janvier, la page a déjà plus de 217 000 «likes». L'initiative a même fait des petits à São Paulo, Brasília, Recife et Porto Alegre. «Depuis que je suis rentré à Paris, j'ai réduit de moitié ma facture de supermarché», ironise un ancien expatrié à São Paulo. L'indice Big Mac du magazine britannique The Economist donne une idée du coût de la vie. Il n'y a plus guère qu'en Norvège et en Suisse que le hamburger de McDo coûte davantage qu'au Brésil. Le pays était en cinquième position en 2013.

Une nuit d’hôtel à Rio ou São Paulo peut coûter plus cher que dans une capitale européenne. Les prix pratiqués sur le marché brésilien par Zara, la marque espagnole d’habillement, sont au moins 20% plus élevés qu’aux Etats-Unis. Pour une consultation chez un spécialiste, comptez 100 euros minimum. Et la minute de portable est la plus chère au monde : le tarif peut atteindre 0,54 euro. Or, le salaire mensuel moyen n’est que