L'influence d'un pays ne se juge plus seulement à l'aune de sa puissance militaire ou de son PIB, mais aussi à sa force d'attraction, à sa capacité à diffuser ses valeurs, à peser sur certaines décisions mondiales, à son soft power. Dans une semaine, le Brésil sera partout à la une. Le foot est aujourd'hui un soft power majeur sur la scène internationale. Certains pays, comme le Qatar, en jouent grâce à des investissements colossaux. Vainqueur de cinq Coupes du monde, le Brésil, pays natal de beaucoup de joueurs mythiques, n'a pas besoin d'investir financièrement. Selon Alfredo Valladão, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur de la chaire Mercosur (la communauté économique entre plusieurs pays de l'Amérique du Sud), ce géant aurait presque inventé le concept de soft power…
Parmi les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) le pays n’est-il pas le seul à disposer d’un réel pouvoir d’attraction ?
Le premier attrait du Brésil est son pacifisme. Il y a aussi Lula qui a beaucoup séduit la gauche mondiale. Il est un soft power à lui tout seul : l’ouvrier pauvre du Nordeste migrant vers le Sud, syndicaliste puis président. Quant au foot, c’est un atout ancien. Pelé était déjà une légende il y a quarante ans.
Un ambassadeur brésilien à Paris résumait très bien ce pouvoir de séduction. Il disait qu’au Brésil, tout est vrai. C’est un pays pacifique, c’est vrai. C’est un pays violent, c’est vrai. C’est un pays raciste, oui, c’est un pays métissé et tolérant, oui. Tout est vrai !
Antônio Carlos Jobim, le père de la bossa-nova, affirmait que le Brésil n'était pas pour les amat