Un calme précaire régnait ce samedi matin à Bangui dont les habitants chrétiens réclament «le désarmement immédiat» du quartier PK-5 où vivent reclus les derniers musulmans de la capitale centrafricaine, inquiets pour leur sécurité et hostiles à la présidente Catherine Samba-Panza.
Plusieurs milliers de musulmans seulement se terrent encore dans le PK-5. L’immense majorité de la population musulmane a pris le chemin de l’exode vers le Tchad, le Nord et l’Est du pays pour fuir les exactions des milices chrétiennes anti-balaka, rivales de la Séléka, ex-rebelles musulmans dirigés par Michel Djotodia au pouvoir de mars 2013 à janvier dernier.
Les voitures et les boutiques ouvertes étaient rares samedi à Bangui, où des restes fumants de barricades jonchent la plupart des axes, stigmates des violences qui déchirent la ville depuis l’attaque sanglante mercredi de l’église Fatima au cours de laquelle 17 personnes ont été tuées.
Entre 200 et 300 musulmans ont marché dans le calme samedi matin dans le PK-5 pour dire leur colère. Certains s'en prenaient à la présidente de transition Catherine Samba-Panza qu'ils accusent d'être la «mère» des anti-balakas. «Ban Ki-moon, nous voulons partir vers le nord pour rejoindre nos frères musulmans», pouvait-on lire sur une pancarte alors que de nombreux musulmans craignent de ne pouvoir se défendre si le quartier est désarmé.
Dans ce quartier du PK-5, beaucoup de «non à la France» sont tagués sur les murs. Signe de