Passé des petits braquages à la «guerre sainte» en Syrie aux côtés des islamistes les plus radicaux, le parcours de Mehdi Nemmouche, principal suspect pour la tuerie au Musée juif de Bruxelles, montre le risque représenté en France, comme dans les autres pays occidentaux, par cette nouvelle génération du terrorisme. Surtout lorsqu'ils reviennent dans leur pays d'origine pour y porter le combat. Or, les retours se sont sensiblement accrus ces derniers mois avec les affrontements au sein du camp jihadiste, entre l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) d'Abou Bakr al-Baghdadi, qui veut se poser en nouveau leader de la nébuleuse jihadiste mondiale (lire ci-dessous), et le Front al-Nusra, qui a fait allégeance à Al-Qaeda.
«Lâches». «Ces jeunes jihadistes n'étaient pas partis en Syrie pour combattre d'autres jihadistes, d'où l'accélération de ce phénomène de retour. Or, une partie de ceux qui reviennent ainsi, de peur d'être considérés comme des lâches, voire comme des traîtres, peuvent être tentés de passer aux actes en Occident beaucoup plus rapidement qu'on ne le pensait. C'est peut-être ce qui s'est passé pour cet attentat à Bruxelles», note Marc Hecker, spécialiste des questions de terrorisme et de sécurité à l'Ifri (Institut français des relations internationales).
Le danger potentiel est bien réel. Depuis deux ans, la Syrie est en effet devenue la principale «terre de jihad», loin devant le Mali, le Pakistan et l'Af