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Récit

Meurtres de femmes : scandale étouffé à Mexico

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Entre 2005 et 2011, plus de 1 500 femmes ont été victimes d’homicide volontaire pour des raisons sexistes.
Une scène de crime, à Ciudad Juárez, en 2010. (Photo Alejandro Bringas. Reuters)
publié le 1er juin 2014 à 22h26

Jusqu'à il y a peu, lorsque l'on parlait des meurtres de femmes au Mexique, on évoquait Ciudad Juárez, funèbre symbole de la violence machiste. Mais à peine ces histoires de jeunes femmes étranglées et mutilées dont les corps étaient abandonnés dans le désert ont-elles lassé les médias qu'un nouveau message alarmant parcoure le pays : un féminicide est en cours dans l'Etat de Mexico. Cette région, qui englobe la grande banlieue de la capitale, arbore un taux record de meurtres de femmes. Entre 2005 et 2011, période durant laquelle l'actuel président, Enrique Peña Nieto, était gouverneur de l'Etat, plus de 1 500 femmes ont été victimes d'homicide volontaire pour des raisons sexistes, ce que le Mexique qualifie juridiquement de «féminicide». Comme si dix Ciudad Juárez s'étaient déplacées vers le sud.

L'ampleur du phénomène n'apparaît que depuis la fin du mandat de Peña Nieto. Au vu de la résistance des autorités à admettre la situation les dénonciations publiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les spécialistes affirment que l'étendue de la violence contre les femmes dans cette région est alimentée par le système. La formule «féminicide institutionnel» a fait son apparition.

Dans l’Etat de Mexico, moins d’un meurtrier de femme sur dix termine derrière les barreaux. Tuer une femme peut n’avoir aucune conséquence. Les enquêtes sont bâclées ou inexistantes, et il arrive aux policiers de réclamer de l’argent aux proches des victimes afin de mener à bie