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Libération

Un an après, Taksim à nouveau matraquée

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Turquie . Les opposants à Erdogan ont investi la place stanbouliote samedi, avant d’être réprimés.
publié le 1er juin 2014 à 22h26

La dérive autoritaire du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois été illustrée ce week-end par la très dure répression des manifestations commémorant la grande contestation de juin 2013 sur la place Taksim d’Istanbul pour la défense du petit parc Gezi. Comme l’avait lui-même annoncé le leader charismatique de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, les forces de l’ordre sont intervenues dans la soirée de samedi à Istanbul et Ankara avec force gaz lacrymogène et canons à eau contre les manifestants qui ont bravé l’interdiction aux cris de «Taksim partout, résistance partout», ou «Tous ensemble contre le fascisme».

Arrestations. A Istanbul, des cohortes impressionnantes de policiers en civil armés de matraques ont chargé dans les rues qui mènent à la place Taksim, effectuant de nombreuses arrestations et faisant quelques blessés. Selon l'Association des avocats d'Istanbul, au moins 65 personnes avaient été arrêtées en début de soirée.

«Vous ne pourrez pas occuper Taksim comme vous l'avez fait l'an dernier, parce que vous devez respecter la loi», avait averti le Premier ministre en début d'après-midi. Rien qu'à Istanbul, les autorités ont mobilisé 25 000 hommes et 50 canons à eau qui, dès les premières heures de la matinée, avaient investi le quartier. A la mi-journée, elles ont également bouclé le parc Gezi. C'est dans ce petit jardin public qui borde Taksim qu'est née la vague de contest